Thierry Michel est, comme réalisateur de
documentaire, indépassable sur le Congo Kinshasa. Je suis content de le voir
enfin dans un débat. Il présente à Paris « L'Homme qui répare les femmes - La colère
d'Hippocrate » réalisé avec la journaliste Colette
Braeckman sur « l'action du docteur Denis Mukwege auprès des
femmes violentées du Sud Kivu ». Le film sortira dans les salles le 17
février. Philippe Hagué interroge l’auteur.
Avant nous avions eu l’honneur d’entendre Julie
Gayet, la copine de François Hollande, Geneviève Garrigos, la directrice d’Amnesty
France, et Pascale Doitard, la secrétaire d’Etat aux droits des femmes (encore
pendant une semaine).
Le film est une belle production, il est couvert
de prix. Il a connu des déboires, puisque Joseph Kabila l’a fait interdire. Thierry
Michel nous raconte comment il obtenu la levée de l’interdiction le 15 octobre
2015. Il y a maintenant eu 3 projections en RDC après des projections dans 9
pays africains, une autre devant le congrès américain et une autre devant l’ONU.
Des copies circulent aussi dans le Kivu générant des débats.
Quelle justice après ces viols ? Un tribunal
pénal international ? Un tribunal mixte ? Le parlement congolais a
rejeté cette dernière idée.
Je note dans le film une remarque du docteur Mukwege :
où sont les hommes ? (quand cela va si mal pour les femmes). Cela m’évoque les présidents africains élus
démocratiquement qui ne condamnent jamais les mascarades électorales dans les
dictatures ? Pourquoi ce silence ? Thierry Michel pense que « l’Afrique
a besoin de modèles, intègres et (porteurs) de convictions ».
La discussion se termine pour certains invités,
dont les journalistes, dans un pot dans un bar à côté, et nous approfondissons
le débat avec un blogueur très connu sur le Congo Kinshasa et une psychologue
qui a travaillé dans l’humanitaire dans le Kivu.
L’année 2016 verra-t-elle le
départ du dictateur congolais ? La médiatisation internationale du film
participe à montrer qu’un changement de cap est indispensable et que tout le
monde le sait. Reste à convaincre le principal intéressé.
Régis Marzin, article écrit et publié le 11.4.16
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