jeudi 19 janvier 2017

19 janvier 2017, Aubervilliers, le Campus Condorcet en 2019 !

C'est en juin 2019 que doit s'ouvrir le Campus Condorcet, dont près des trois quarts seront à Aubervilliers près du Métro Front populaire, et dont le quatrième quart sera Porte de la Chapelle à Paris. Un dernier bout, la MSH existe déjà à Saint-Denis sur le site du Front populaire. Le campus en sciences humaines et sociales abritera 18 ou 19000 étudiant-e-s et 3500 chercheur-se-s. Il sera l'un des plus grand d'Europe. Le site regroupera 4000 étudiant-e- au niveau licence, 4100 au niveau master, 4800 doctorant-e-s, et 4200 enseignant-e-s chercheur-se-s.
Les responsables sont invités par la Mairie d'Aubervilliers pour présenter le Campus. Sont présents, aux côtés de Silvère Rozenberg, conseiller municipal déléguéà l'Urbanisme, Jean-Marc Bonnisseau et David Bérinque, respectivement Président et Directeur général du Campus Condorcet.
Selon eux, les recherches en sciences humaines et sociales doivent servir à aider à éviter des dérives liées à l'ignorance, aider à la décision, par exemple dans le domaine des migrations. L'idée est partie en 2007, du projet de déplacement de l'EHESS, et, il y avait pénurie d'espace pour les chercheur en intra muros.
Aubervilliers a donné le foncier. Le premier ministre a confirmé le projet en 2015. La région Ile-de-France a la maîtrise d'ouvrage pour certains bâtiments, mais l'essentiel sera géré en Partenariat Public Privé (PPP). Le contrat PPP, à Aubervilliers seulement, a été décidé en 2012. L'Etat paiera pendant 25 ans, un loyer à des sociétés privées. Les contrats ont été signés en 2016 avec, entre autres, Vinci pour la construction et Engie Cofely pour l'exploitation.
Les architectes principaux seront Elizabeth et Christian de Portzamparc, en particulier pour la bibliothèque de 14 millions d'ouvrages. Le campus abritera en plus des universités 1, 8 et 13, le CNRS, l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), l'Institut National d’Études Démographiques (INED), l'École Pratique des Hautes Études, l'École Nationale des Chartes. Il participera à la ville, sera ouvert sur la ville, sans aucune clôture. Plusieurs bâtiments seront ouverts au public en journée, en particulier le rez-de-chaussée de la bibliothèque. Un centre de colloques attirera du monde. Quelques bâtiments seront très hauts, par exemple la Cité universitaire de 17 étages, en respectant 40% d'espace au sol libres, dont 20% végétalisés. Le tramway T8 pourrait un jour être prolongé depuis Porte de Paris. Plaine Commune investit 4 millions dans l'aménagement des rues, en zone 30. Beaucoup de place sera accordée aux piétons et aux vélos.
D'octobre à décembre 2016, des rencontres citoyennes ont permis de définir 24 engagements négociés entre mairie et campus, dont des plantations d'arbres ou une priorité dans l'accès aux femmes à l'espace public. Abderahim Hafidi, conseiller municipal chargé de la Coopération internationale, de la Vie universitaire, et du Campus Condorcet Paris-Aubervilliers souligne la dimension nationale et mondiale du pôle universitaire.
La salle demande ensuite des précisions. Quelques personnes ont des inquiétudes concernant le très haut bâtiment et d'autres concernant le lien entre le campus et la ville. Est-ce que les routes et chemins à pied et en vélo vont être amélioré-e-s? La question se pose à peine car la campus arrivera en même temps que le métro. Cependant, l'aménagement du canal est encore à travailler, il est question de nouvelles passerelles. Le logement autour du campus créera aussi du lien. Catherine, chercheuse engagée, reconnaît que les professeurs auront au début peur de venir. Il reste aussi une prairie dont l'usage n'a pas encore été défini. Une personne demande des garanties pour des emplois en local. Une autre semble en vouloir aux mécaniciens en plein air. On lui répond qu'il y a des amendes. Un élu répond sur l'attractivité de la ville mais se 'trompe' selon mes critères dans ses références à des lieux, prouvant qu'il y a encore du travail à faire là-aussi.
Le débat est un peu frileux, clivé, sans enthousiasme, comme si plusieurs mondes se parlaient pour la première fois, le savoir, la parole facile, et l'argent d'un côté, des habitants peu habitués aux grands projets et aux grands discours, de l'autre, comme si une nouvelle réalité décalée s'inscrivait dans un espace par surprise. Qui est le plus intimidé ? Les cités de banlieue ne sont pas évoquées explicitement. Les élu-e-s locaux font leur maximum pour faire le trait d'union.
Quant à moi, en tant qu'habitant-chercheur en sciences politiques, en plus d'être journaliste-blogueur, je suis pour l'instant enthousiaste ! Au lieu que j'aille à l'Ehess, l'Ehess va venir près de chez moi, à 1 minute en métro de ma porte, merveilleux ! Une grande bibliothèque sera juste à côté. Il y aura des conférences. Il y aura des jeunes dans la ville, plus de vie, de débats intellectuels. Évidemment, on ne pas prévoir exactement comment cela va tourner, mais cela sera très intéressant d'observer les choses et sans doutes les mélanges de genres à venir. A suivre...
Régis Marzin, article écrit et publié le 2 mars 2017

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