Ce samedi, au Trocadéro à Paris, gabonais-es et congolais-es manifestent les un-e-s à côté des autres sur le parvis. Les gabonais-e-s, sur la photo, qui y viennent chaque samedi depuis septembre, dansent avant de partir une nouvelle fois vers l'ambassade du Gabon.
Les congolais-es sont moins nombreux-ses malgré la gravité de la situation. L'intensité du conflit dans le Pool augmente depuis quelques jours et la mascarade électorale des législatives du 16 juillet se rapproche. La Fédération de l'opposition congolaise et son représentant Joseph Ouabari Mariotti "dénoncent les élections et le système électoral, le recensement pas refait, le découpage électoral déséquilibré, le fichier électoral incorrect", parce que Denis Sassou Nguesso va "désigner les députés". Le boycott sera donc maximum.
Joseph Ouabari Mariotti précise que "Denis Sassou Nguesso est dans une logique de consolidation de son coup d'Etat électoral, commencé par le référendum, qui passe par le hold-up et qu'il essaye de terminer par le leg du pouvoir à son fils Denis Christel Sassou Nguesso, ce qui ne se fera jamais". Sassou favorise son fils surnommé "Kiki" aux dépends de son parti, le PCT, en mettant en avant le réseau associatif de ce fils. Il continuera pendant les sénatoriales et les élections locales.
En ce moment, les congolais sont également scandalisés par la "position" des Nations-Unies, qui est apparue lors de l'interview par RFI du représentant spécial du secrétaire général des Nations-unies pour l'Afrique centrale, le Guinéen François Louncény Fall. Celui-ci a évoqué 81 000 déplacés dans le Pool, sans parler d'action urgente nécessaire de l'Onu. Il a surtout critiqué les opposants en considérant que "Chaque fois qu’un
gouvernement tend la main à l’opposition pour le dialogue, il
faudrait que l’opposition saisisse cette occasion", ce qui est scandaleux de la part d'un envoyé de l'Onu, comme l'a justement remarqué la coalition congolaise de la société civile Tournons la Page.
François Louncény Fall est par ailleurs l'ancien Ministre des affaires étrangères d'Alpha Condé entre 2012 et 2016. Au Congo Brazzaville, Alpha Condé est considéré comme un grand ami de Sassou Nguesso. Comme lors du massacre et du coup d'Etat électoral, quand Abdoulaye Bathily représentait l'Onu et n'a rien fait, Onu et Ua sont actuellement très favorables au dictateur le plus violent des 20 ex-colonies françaises. Le Congo Brazzaville
est abandonné à son sort, tandis que la production de pétrole continue.
Régis Marzin, écrit et publié le 19 juin 2017
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