La
diaspora camerounaise a organisé le week-end du
13 au 15 octobre, à Paris, un forum à Paris sur les « Stratégies et l’organisation pour un
changement durable et libérateur au Cameroun ». Les
principales entités organisatrices, à ma connaissance, sont le Conseil des
Camerounais de la Diaspora (CCD), le Collectif
des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise
auquel participe l’Union des Populations du Cameroun (UPC). Le rendez-vous vise
surtout à rassembler un maximum de personnes, des partis, de la société civiles
et des électrons libres, pour travailler dans une nouvelle organisation. Des
anglophones participent.
Des élections sont attendues à l’automne 2018,
présidentielle et législatives. Paul Biya est au pouvoir depuis 1982 et
maintient le pays dans une dictature féroce autour d’un système de « parti-Etat ».
Il aura 85 ans et voudra faire un nouveau mandat de 7 ans.
Depuis plusieurs années, International Crisis Group explique
que le Cameroun est potentiellement instable et en danger faute de réformes :
« La stabilité apparente du Cameroun dissimule la diversité des pressions
internes et externes qui menacent l'avenir du pays. Sans changement social et
politique, un Cameroun affaibli pourrait devenir un autre « flashpoint »
(point de crise ou de rupture) dans la région » (traduction de l’anglais, ICG
4 septembre 2014).
Avec la crise de la partie anglophone, on se rapproche du
point de rupture : « Dans un contexte d'attentats à la bombe, de
violence sporadique et de mesures répressives de l'Etat, la crise anglophone du
Cameroun est entrée dans une phase nouvelle et intensifiée. Afin d'éviter le
déclenchement d'un soulèvement armé, le président camerounais doit aller
au-delà des mesures superficielles en mettant en œuvre d'urgence des réformes
clés et en poursuivant un dialogue inclusif de haut niveau, sous la médiation
des Nations unies ou de l'Union africaine » (traduction de l’anglais, ICG
19 Octobre 2017).
La Centrafrique s’est démocratisée malgré la guerre et l’Etat
failli. La dictature au Tchad fait face à une opposition de plus en plus forte.
Au Gabon, Ali Bongo et Denis Sassou ont renforcé la dictature après leurs coups
d’Etat électoraux de 2016. L’Afrique centrale commence à bouger en mieux ou en
pire selon les pays. Le Cameroun ne pourra pas rester le seul pays où une
opposition démocratique et une société civile sont totalement neutralisées,
désorganisées par le pouvoir en place.
Le dimanche, j’arrive pour la conclusion et la ou les résolutions
du Forum. Le modérateur, le Père Ludovic Lado
remplit parfaitement son rôle. Les référents terminent de rendre compte des
conclusions des ateliers de la journée sur « la situation politique camerounaise aujourd’hui », la « crise
anglophone », le « processus électoral pour un vote crédible en 2018 »,
les « stratégies pour une alternance et une alternative en 2018 », « contribution
concrète de la diaspora ».
Le communiqué final qui contient la résolution finale est
lue en version française
puis en version anglaise.
La diaspora apporte son « soutien indéfectible aux populations du
Nord-Ouest et du Sud-Ouest », exige « la libération des personnes
arrêtées », appelle à « un dialogue inclusif » « pour
régler la question institutionnelle au Cameroun ». De nombreuses
propositions concrètes ont été formulées. Un début d’organisation se met en
place pour poursuivre les travaux à tout niveau. A suivre…
Régis Marzin
Article écrit et publié le 21 octobre 2017
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