samedi 7 octobre 2017

7 octobre 2017, Aubervilliers, cours en plein air sur le tissu urbain

Ce samedi matin, un attroupement attire l’attention de quelques curieux entre la mairie et l’église d’Aubervilliers. Il s’agit d’une conférence, d’un cours, un peu atelier. Fanny Delaunay de l’Université Paris 8 à Saint-Denis propose ce cours dans un cycle sur « la face cachée des projets urbains ». Sont présent-e-s un groupe d’étudiant-e-s et deux autres personnes, dont moi. Les étudiant-e-s devront un moment dessiner des bâtiments.
Le cours commence par l’histoire d’Aubervilliers, au moyen-âge « village des vertus », organisé autour de l’actuelle rue du Moutier, proche de Saint-Denis, la ville d’enterrement des rois de France, terre importante aussi pour l’église catholique. Le diocèse de Saint-Denis était un important propriétaire terrain à Aubervilliers jusqu’à ce qu’il vende pendant l’industrialisation entre 1820 et 1850. A Saint-Denis et Aubervilliers, la distance rapprochée entre églises et mairies signale cette histoire ancienne prégnante de l’église catholique.
La population a gonflé très rapidement dans la seconde partie du XIXe siècle. Les ouvriers des usines ont remplacé les ouvriers agricoles maraîchers. Les terres ont été bâties et le maraichage a progressivement disparu. Les anciennes fermes restent visibles au centre de la ville, dans les porches qui donnent sur les cours. Ces cours étaient autrefois des lieux très vivants, avec des enfants qui jouaient, et, ne le sont plus guère, me semble-t-il. Au centre, se côtoient ces anciennes fermes transformées, agrandies, des maisons de style bourgeois, et des constructions plus récentes.
Le tramway à chevaux a été installé en 1877 et a duré jusqu’aux années 30. Il passait à la mairie dont l’entrée était alors côté rue. A partir de 1930, a commencé la séparation des zones de travail et de logement, avec une priorité accordée à l’augmentation de la vitesse de transport, jusqu’à l’arrivée massive de la voiture dans les années 60. Des architectes et urbanistes de la Charte d’Athènes ont poussé dans cette direction.
Le cours se prolonge vers le Canal Saint-Denis, où sont visibles quelques vieilles usines. Aubervilliers était proche des abattoirs de la Villette, et se sont installées à partir de 1850, entre autres, des industries de transformation des matières restantes des animaux, des industries très polluantes et odorantes. Très longtemps, Aubervilliers a été stigmatisée comme une ville avec une mauvaise odeur, liée à ces activités chimiques assez sinistres. Les activités était aussi dangereuse sanitairement pour les ouvriers. L’aménagement dépendait de Paris qui voulait les activités polluantes au Nord-Est, les vents dominants étant ceux du Sud-Ouest.
Les ouvriers arrivés à partir de 1850 pouvaient être allemand, alsaciens, bretons, … des déplacements nationaux surtout. Puis sont venus au XXe siècle italiens, espagnols et portugais, autour du Landy, qui tire son nom de la ‘foire du Lendit’, très grande foire qui a débuté au IXe siècle.
Régis Marzin, 7 octobre 2017,
article écrit de mémoire, notes perdues en rentrant.

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