Ce 15 octobre 2016, Ali Bongo a terminé son mandat
et devrait, s’il respectait le résultat du vote, laisser la place à Jean Ping à
la Présidence. C’est le message principal qu’a décidé de transmettre la
diaspora gabonaise dans sa nouvelle manifestation entre le Trocadéro et l’ambassade
du Gabon.
Après un mois et demi de manifestation, la
mobilisation parisienne ne faiblit pas. Ils et elles sont de nouveaux 2000
personnes dans la rue, de mieux en mieux organisées, même si la Préfecture de police
de Paris commence à leur restreindre les possibilités, en particulier de rester
manifester dans la soirée.
Partisan-e-s affirmé-e-s de Jean Ping et militant-e-s
plus motivé-e-s par le respect des règles de la démocratie et de la vérité des
urnes se rejoignent pour reconnaître la victoire de Jean Ping. Parmi les
revendications, revient particulièrement l’exigence que les acteurs de la
communauté internationale ne reconnaissent pas le second mandat de l’auteur des
coups d’Etat électoraux de 2009 et 2016.
Plusieurs scénettes illustrent le passage à un
seuil supplémentaire d’illégalité du président sortant : une nouvelle Cour
constitutionnelle après la chute d’Ali Bongo énonce la condamnation à la prison
des membres de la Cour constitutionnelle complice du chef de l’Etat déchu. Une
statue du chef de l’Etat en bois et en carton est jetée à terre et piétinée.
Dans
le parc devant l’ambassade, au milieu des banderoles, plusieurs prises de
paroles ont lieu. Jean De Dieu Moukagni Iwangou, président de
l'Union du Peuple Gabonais, l’UPG loyaliste, de passage en France, rappelle que la « Cour
constitutionnelle ne peut pas nous obliger, car la volonté du peuple est
consignée dans les Procès verbaux ». Il explique que le président de la
CENAP a réalisé « une rétention des Procès verbaux intermédiaires »
des villes, départements, et provinces, et que « le résultat de la CENAP
et du ministère de l’intérieur n’est pas opposable ».
Au même moment, alors que les regards des diplomates
et de la presse se sont détournés du Gabon, se dessine un changement de période
dans la crise électorale. Le 7 octobre, Jean Ping a annoncé la création
d’un Conseil gabonais de la résistance. Depuis,
la diaspora discute à Paris de la création de la branche française du Conseil.
La lutte s’installe dans un autre rythme, sans renoncements à aucune
revendication. Le Conseil de la diaspora va travailler rapidement à « identifier
les objectifs de lutte ».
Jean Ping intervient en direct en visioconférence
projetée sur un écran. Il demande à la diaspora à Paris d’« informer la
communauté internationale », de « revendiquer la victoire par une
stratégie d’actions », de « poursuivre la lutte sur tous les plans »
et de « participer à la promotion de la démocratie ».
La manifestation se termine par l’intervention de
plusieurs artistes. Le poing levé, une première chanteuse répète « parce
que l'on a pas le courage de se taire ». Après un second chanteur, c’est le
célèbre groupe Movaizhaleine qui met un
point final à la journée de lutte.
La suite de l'article sur le blog Regard * Excentrique : Pour l’Afrique, déjà quelques leçons à tirer de la présidentiellegabonaise ?
Régis Marzin, Paris, écrit et publié le 17 octobre
2016
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