samedi 22 octobre 2016

22 octobre 2016, Paris, une ‘défense européenne verte’ est-elle possible ?

La journée d'étude organisée par la commission Transnationale Europe Ecologie Les Verts, le samedi 22 octobre, à la Mairie du 2e arrondissement de Paris, s’intitule "Quelle politique étrangère et de sécurité écologiste ?". Les 3 premières parties sont consacrées aux 3 thèmes suivants : Un ministre délégué écologiste au Développement : quel bilan ?’, ‘Vers une justice environnementale internationale ?’, ‘Quelle ambition écologiste pour les entreprises françaises et européennes implantées à l’international ?’. Des propositions sont discutées pour enrichir le programme du parti en vue des élections de 2017.
J’arrive pour la 4e et dernière partie ‘Vers une Green Defense européenne’. Les intervenants sont Félix Blanc, enseignant-chercheur du Centre Raymond Aron de l’EHESS (à droite), contributeur du ‘Livre Vert de la Défense’ (Sénat / EELV, 2014) et Ben Cramer, auteur de ‘Guerre et paix… et écologie’ (Yves Michel, 2014) (au centre). La conférence-débat est animée par Abdessalam Kleiche, co-responsable de la commission Transnationale d’EELV.
Les propositions abordées par Félix Blanc visent surtout à intégrer une dimension environnementale dans une politique de défense, comme par exemple avec l’idée des Casques Verts, ou des Ecocides. Il propose de parler de ‘Green peace’, une ‘paix verte’ ou plutôt un système de paix durable »
Ben Cramer commence par évoquer « l’impact des militaires dans une société en militarisation » puis « l’impact de la fabrication de l’armement par le complexe militaro-industriel», alors que les « frontières entre guerre et paix ou entre défense intérieure et extérieure » s’estompent. Il revient plusieurs fois sur l’armée américaine puisque le « Pentagone est le numéro 1 des pollueurs ». Il cite le PDG de la société d’armement française DCNS qui voit un « retour des Etats puissances » qui achètent l’essentiel des armes du marché. Il propose de « démocratiser la défense » pour pouvoir faire un « désarmement ».
Le débat avec la salle est un peu court pour un sujet trop vaste. Des bonnes questions sont posées mais dans trop de directions dispersées. Il manque de référence géographique précise et de distinction entre court et long terme. Il est difficile de sentir la cohérence globale des propositions. Cela me donne envie de classer, de commencer par séparer les propositions pour la France, l’Union européenne et les Nations Unies.
En ce qui concerne la politique européenne en Afrique, je distingue régulièrement 3 grands domaines (voir mon dossier de mars 2015 Union européenne et élections en Afrique en 2015 et 2016 relancer la relation Europe – Afrique par un soutien accru a la démocratisation’): ‘Gouvernance, démocratie, état de droit’, ‘Economie, développement’ et ‘Défense, paix et sécurité’. Au niveau des interventions militaires, pour obtenir une solution durable, les enjeux sont beaucoup dans l'interfaçage et les relations entre les 3 domaines, l’équilibre entre les domaines, souvent mais pas toujours. Si un des domaines n’est pas évoqué dans les discours officiels, c’est qu’il y a une raison à expliciter.
‘Ecologie et environnement’ peuvent former un quatrième domaine à partir du moment où l’on se focalise sur ces aspects. Envisager une ‘politique militaire française et européenne écologique’ revient à construire la relation entre des pôles ‘Défense, paix et sécurité’ et ‘Ecologie et environnement’, en recherchant ce qui est à l’intersection et ce qui n’est pas à l’intersection, tout en gardant de vue le reste du cadre, c’est-à-dire les relations avec des propositions qui concernent les deux autres pôles ‘Gouvernance, démocratie, état de droit’ et ‘Economie, développement’, pour rechercher des nouvelles solutions sans risquer de perdre en cohérence d’ensemble et en acquis historiques.
Régis Marzin, écrit et publié le 24 octobre 2016

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