Une première manifestation contre
le coup d’Etat électoral et pour la reconnaissance de la vérité des urnes,
sur le même parcours, entre Trocadéro et l’ambassade du Gabon à Paris, avait eu
lieu le samedi précédent. Cette fois, sur facebook, les organisateur-trice-s
ont demandé de s’habiller en noir pour honorer les morts au lieu du jaune il y
a une semaine pour montrer la victoire de Jean Ping. Entre 2000 et 2500
personnes ont défilé, de la diaspora gabonaise surtout, certain-e-s venant de
toute la France. La manifestation avait lieu dans une dizaine d’autres villes.
Combien la répression menée par le chef de l’Etat
gabonais sortant a-t-elle faite de victimes ? tué-e-s, blessé-e-s,
disparu-e-s ? Entre 50 et 100 tués comme l’a estimé Jean Ping le 7
septembre, ou plus ? Certaines personnes estiment que 100 morts pourraient
être un minimum, mais aucun bilan avec des noms n’a encore pu être synthétisé,
freiné par les coupures d’internet, et alors que la bataille se poursuit au
niveau du processus électoral au niveau technique, avec le passage ‘imposé’ par
la Cour Constitutionnelle.
Qui sont les responsables des massacres en dehors
d’Ali Bongo, qui pourrait être poursuivis par la Cour pénale
internationale si elle fonctionnait encore correctement ou qui pourraient être
désignés par des sanctions internationales, comme ce fût le cas au Burundi en
2015? Des noms déjà connus, sans doute, ne sont pas encore diffusés dans la
presse, très timide à ce sujet, bien que le 1er septembre, Ban
Ki-Moon ait averti que « Les individus responsables d’actes ou incitations
à la violence en seront tenus responsables ». Le 11 septembre, le célèbre
leader de la société civile, Marc Ona, a indiqué : « Face à cette
situation, la société civile exige une enquête internationale sur les massacres
des populations par la Garde Républicaine, la Police Judiciaire et des milices
à la solde d’Ali Bongo, dont les responsables et les donneurs d’ordres sont
bien identifiés, des forces de répression au service d’un homme, d’un clan et
d’une famille. » L’opposition
demande aussi une enquête internationale, au moins pour
l’attaque du QG de Jean Ping, alors qu’il y eu de nombreuses victimes dans
de nombreuses villes.
Un groupe de femmes a durant toute la marche
illustré les violences et rendu hommages aux victimes, sous la forme d’une
scène de théâtre. La marche arrivée devant l’ambassade, des prises de parole
ont commencé. Par exemple, la journaliste Sylvie du Boisfleury a témoigné sur
le massacre dans le QG de Jean Ping le 31 août (vidéo1,
vidéo2).
Régis Marzin, écrit et publié le 14.9.16
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