Ce vendredi, au siège du Secours catholique, en
collaboration avec la coalition
Tournons la page est organisée une conférence de presse sur les massacres
en cours au Gabon, pendant le coup
d’Etat électoral.
En attendant un bilan plus approfondi en collaboration
avec les grosses associations de droits humains – Amnesty n’a pas été autorisé
à aller au Gabon enquêter - , seuls des bilans partiels sont disponibles. Le
site, http://gabonwitness.com, publie ce
jour un ‘rapport préliminaire de la société civile’.
‘GabonWitness a choisi de publier progressivement des données
incontestables et vérifiables sur les victimes. 10 morts sont listés même s’il
y en a beaucoup plus et beaucoup plus en cours de vérification. Les familles
ont peur de signaler des morts ou des disparus, la coupure d’internet empêche
les gabonais d’envoyer des informations, des noms, des photos, des vidéo (Le couvre-feu internet sera arrêté le 28 et les
réseaux sociaux réouverts entre le 28 et le 30 septembre). La police est
entrée dans les hôpitaux et a fait disparaître des preuves. Des blessés graves,
touchés par des balles de gros calibres, ont eu peur de se soigner.
Il est aussi question des arrestations, kidnappings
et disparitions. Par exemple, personne n’a de nouvelles d’Ollo Firmin, le coordonnateur du Mouvement des Jeunes de l'Union nationale qui a
disparu
dans la prison de Libreville où il était enfermé.
La question est aussi de savoir pourquoi le débat
sur les victimes d’Ali Bongo, son gouvernement et la Garde républicaine ne s’entend
pas. Pour l’intervenant principal, Bruno Ondo, la communauté internationale a
considéré beaucoup trop la partie politique mais pas assez la partie droits
humains. Il demande que le « curseur » soit urgemment déplacé pour
arrêter les crimes qui continuent. Les informations circulent aussi plus
concernant Libreville, par exemple sur les 17 morts du massacre du QG de Jean
Ping, alors qu’il y a eu des massacres dans d’autres villes, en particulier à
Port-Gentil où l’armée « tirait à balles réelles en particulier sur tous
les gens qui filmaient ».
Bruno Ondo demande à
l’Elysée d’intervenir pour assister un peuple en danger, ce qui ne serait
pas de l’ingérence. Il réclame surtout maintenant une enquête internationale
sur les crimes au Gabon. Quelques jours plus tard, le 28, la Cour pénale
internationale, lancera son enquête préliminaire. C’est un début, mais la CPI
est très lente, et le Gabon a besoin d’une intervention rapide pour arrêter les
crimes des auteurs récidivistes du coup d’Etat électoral et empêcher que le
pays n’entre dans un cercle
vicieux de type ‘élection au résultat inversé, impunité, répression, élection
au résultat inversé’.
Régis Marzin, article écrit et publié le 5.10.16
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