vendredi 23 septembre 2016

23 septembre 2016, Paris, Gabon, conférence de presse ‘Gabonwitness’

Ce vendredi, au siège du Secours catholique, en collaboration avec la coalition Tournons la page est organisée une conférence de presse sur les massacres en cours au Gabon, pendant le coup d’Etat électoral.
En attendant un bilan plus approfondi en collaboration avec les grosses associations de droits humains – Amnesty n’a pas été autorisé à aller au Gabon enquêter - , seuls des bilans partiels sont disponibles. Le site, http://gabonwitness.com, publie ce jour un ‘rapport préliminaire de la société civile’. ‘GabonWitness a choisi de publier progressivement des données incontestables et vérifiables sur les victimes. 10 morts sont listés même s’il y en a beaucoup plus et beaucoup plus en cours de vérification. Les familles ont peur de signaler des morts ou des disparus, la coupure d’internet empêche les gabonais d’envoyer des informations, des noms, des photos, des vidéo (Le couvre-feu internet sera arrêté le 28 et les réseaux sociaux réouverts entre le 28 et le 30 septembre). La police est entrée dans les hôpitaux et a fait disparaître des preuves. Des blessés graves, touchés par des balles de gros calibres, ont eu peur de se soigner.
Il est aussi question des arrestations, kidnappings et disparitions. Par exemple, personne n’a de nouvelles d’Ollo Firmin, le coordonnateur du Mouvement des Jeunes de l'Union nationale qui a disparu dans la prison de Libreville où il était enfermé.
La question est aussi de savoir pourquoi le débat sur les victimes d’Ali Bongo, son gouvernement et la Garde républicaine ne s’entend pas. Pour l’intervenant principal, Bruno Ondo, la communauté internationale a considéré beaucoup trop la partie politique mais pas assez la partie droits humains. Il demande que le « curseur » soit urgemment déplacé pour arrêter les crimes qui continuent. Les informations circulent aussi plus concernant Libreville, par exemple sur les 17 morts du massacre du QG de Jean Ping, alors qu’il y a eu des massacres dans d’autres villes, en particulier à Port-Gentil où l’armée « tirait à balles réelles en particulier sur tous les gens qui filmaient ».
Bruno Ondo demande à l’Elysée d’intervenir pour assister un peuple en danger, ce qui ne serait pas de l’ingérence. Il réclame surtout maintenant une enquête internationale sur les crimes au Gabon. Quelques jours plus tard, le 28, la Cour pénale internationale, lancera son enquête préliminaire. C’est un début, mais la CPI est très lente, et le Gabon a besoin d’une intervention rapide pour arrêter les crimes des auteurs récidivistes du coup d’Etat électoral et empêcher que le pays n’entre dans un cercle vicieux de type ‘élection au résultat inversé, impunité, répression, élection au résultat inversé’.

Régis Marzin, article écrit et publié le 5.10.16

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